Fuji Speedway - Day 1
Tout a commencé par une erreur de dates. Ca faisait bien 2 semaines que j'avais pas spécialement de nouvelles de qui que ce soit au Japon - les vacances d'été japonaises venaient de commencer, et le week end d' Obon (jours où chacun retourne dans sa province d'origine, rendre visite à sa famille - y compris les ancêtres morts qui eux aussi reviennent à la maison !) approchait à grands pas. Bref, tout le monde était occupé sauf moi.
Et voilà que mercredi midi, je reçois un mail d'Usami: "Lana-chan, tu fais quoi le 11 et le 12 ?", ce à quoi je réponds naturellement que je fais rien du tout. Le vendredi j'ai toujours congé, et le samedi j'avais rien de prévu. Donc Usami m'a invité à rejoindre l'équipe qui se préparait à une course d'endurance ( 300 voitures conduites par des amateurs, qui doivent tenir 10h sur le circuit Fuji Speedway). Donc après avoir demandé plus de précisions (heure de départ, retour, emploi du temps, où on dort ?), j'accepte ou plutôt j'insiste lourdement pour participer aux 2 jours ("Mais Lana-chan tu vas t'ennuyer ! -Ben pourquoi tu m'invites alors ?").
Sauf qu'en fait, le 11 et le 12 c'était pas vendredi et samedi, mais jeudi et vendredi... Argh ! Heureusement grâce à super-tuteur, j'ai eu droit à un jour de vacances.
Le départ a eu lieu au milieu de la nuit de mercredi à jeudi: après avoir fait mes bagages à la vitesse de la lumière, pris le train, couru jusqu'à l'Université de Tokyo et enfourché la moto d'Usami, nous sommes arrivés au “Club des gens qui aiment les sports automobiles”, et avons emprunté la voiture chargée à bloc de matériel (“Pourquoi on prend tout ça de chaises ?” “Parce qu'on va faire un barbecue !”)
Nous avons commencé par un grand détour:
"Lana-chan, je vais te montrer un truc super. On va aller voir les Bad Boys et les Bad Girls tokyoïtes avec leurs voitures super-tunées, au point de rassemblement le plus célebre du Japon !
- Euh, ah bon ?
- Ouais ! Ils se rassemblent par centaines, ils mettent la musique à fond, ils dansent et ils font la course avec les voitures de police sur le périphérique.
- Comme dans les films ? Comme dans Fast and Furious ?
- Exactement ! C'est parti ! Tiens mon iPad et indique moi la route !
- Je lis peut-être le japonais, mais pas assez vite pour lire les panneaux d'autoroute, faut pas rêver ...
- Mais si ça ira !"
Donc après s'être perdus, on arrive dans ce coin tellement super qu'il est comme-dans-les-films, sauf qu'il y avait personne... Après avoir demandé quelques renseignements, nous avons appris que : -les gens bossent en semaine, donc même les bad boys ne vont pas faire la fête un mercredi soir. -Même s'ils faisaient la fête, 3/4h du mat, c'est un peu le moment où tout le monde rentre...
Donc nous nous sommes sagement rendus au point de rendez-vous, en écoutant de la musique américaine des années 50 à donf, en chantant les Beatles à tue tête et en s'arrêtant n'importe où pour manger.
"Hum... Je vais prendre ce menu-là, merci.
- Non, en fait elle va prendre celui-ci, parce que c'est meilleur.
- Ah bon -_- ."
Le super dialogue de milieu de vidéo: "(soupir dramatique) Quelle misère ! - Quoi ? - Regarde, il est troué..."
Enfin, nous sommes arrivés à destination, vers 5h du mat. Nous avons préparé la voiture puis les membres de l'équipe ont commencé à s'entrainer sur le circuit. Il y avait plein de voitures géniales, une Renault 4, et une majorité de voitures très communes comme la nôtre. Après l'entrainement on est vite allés manger, on a tous été au bain public et on est rentré au pit (l'endroit en marge du circuit où on range/répare la voiture) vers 11h du soir.
Si vous avez bien suivi, là ça faisait plus de 36h que personne n'avait dormi, qu'on poussait des voitures et soulevait des pneus, et je pensais qu'on allait enfin pouvoir se reposer pour pouvoir se lever à 5h le lendemain. Que nenni ! Kobayashi et Usami, avec qui j'étais chargée de monter la garde au pit, ont décidé que c'était le moment idéal pour boire des bières et dicuter philosophie, histoire et politique internationale... Les étudiants de l'université de Tokyo n'ont pas d'âme.
Kobayashi - "Lana-chan, quelles sont, d'un point de vue historique, les raisons pour lesquelles les Français n'aiment pas les insectes ?"
Enfin vers minuit, on est allés se coucher par terre dans la minuscule salle de réunion, entre tables et tabourets. Heureusement qu'il y avait des sacs de couchage et que j'avais apporté des boules qies...
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