Le Barbecue à la rivière

Aujourd'hui, c'est le week-end et on ne travaille pas, mais je me lève quand même assez tôt pour quelqu'un de fatigué: à 9h je suis debout. Au petit déj j'essaye le pain fourré soit-disant à la prune avec une sauce verte, mais ça a le goût de la fameuse pâte de haricots rouges qu'on trouve partout. Super sucré, au petit déj, c'est dur pour moi. Je le remet au frigo et déballe une bête tartine beurrée... Qui se trouve être couverte de sucre en poudre. Pouah ! On se passera de petit déj aujourd'hui, je me gave de jus d'orange et vais réviser mon vocabulaire jusqu'à l'heure du rendez-vous pour le barbecue.

Je n'ai pas très bien compris où on allait, mais je sais que le lieu de rasemblement c'est le parking de  l'usine. On est pile à l'heure, ainsi que la fille qui nous a invité... En revanche les autres sont en retard ! Les Japonais adultes sont toujours un peu en avance par contre !

On discute un peu avec la jeune fille, Nao-san, jusqu'à ce qu'une voiture vienne nous chercher. Super grande, au moins 7 places, super classe, et pourtant c'est pas celle du fils du grand chef ! Dedans il y a trois mecs, au début je les reconnais pas, mais finalement il y a Shinya-san (sans uniforme et sans lunettes) et un autre garçon qu'on connait; le troisième est un inconnu.
Comme partout, les jeunes ne font pas comme les vieux: personne ne pense à faire les présentations.
On sent que cette sortie est différente des autres: d'une part la concierge, Ryôbô-san, n'était pas au courant qu'on sortait. D'autre part, personne ne fait d'efforts démesurés pour nous faire parler et nous éviter la moindre seconde d'ennui. C'est une vraie sortie entre potes, on est pas le centre d'attention et il n'y a aucun enjeu pour eux. Du coup, c'est assez agréable, c'est plus naturel.
On s'arrête au supaa pour faire les courses, et là on rencontre le reste de la bande, qui est venue avec le fils du grand chef. On doit être une douzaine, dont beacoup viennent d'autres usines de la même boîte ! Un type se présente avec un nom super long, et finalement, décide comme Nao-san de nous donner seulement les deux premières syllabes de son nom: Mori-san. Il y a aussi Elina-san et puis j'ai oublié les autres noms...
On leur apprend un peu de français (Salyu, je m'appelle Nao !), on erre dans les rayons où il y des dizaines de vins français, on achète plein de viande très chère, des coquillages, des crevettes, de la bière (...), du saké de prune.
Le fils du grand chef est lui aussi un peu le chef ici, il paye tout à la caisse et est toujours le premier  pour tout faire. IL me semble qu'il essaie d'impressionner Nao-san :) ...
La rivière près de laquelle on va manger est un peu loin, mais le voyage est marrant, hors de l'entreprise tout le monde est plus à l'aise.

A l'arrivée, tout le monde se change, et autant vous dire que ça n'a rien à voir avec la France. En plus du maillot, les filles portent presque toutes un short et un T-shirt; les garçons un bermuda.
Sur le BBQ on met toutes sortes de choses délicieuses: beaucoup de tranches de boeuf assaisonné de différentes façons (trèès cher), des crevettes, des coquillages, des... asperges, champignons de toutes sortes, saucisses, poulet, etc. Contrairement à la France, ici le BBQ dure toute la journée, on mange tout le temps ou presque.  Je n'ai pas goûté de tout mais ce que j'ai mangé était un délice.

Le fils du grand chef et Shinya décident d'aller sauter du haut d'un rocher dans la rivière; il faut d'abord traverser et même si c'est peu profond, ça glisse et le courant est très fort. Plein de garçons sautent d'au moins 6m de haut, nos amis font les malins, salto avant, arrière... Le filles ne se baignent pas apparement, mais je demande à aller nager: seuls trois garçons décident de nous accompagner, Elo et moi. Pas mal de Japonais ne savent pas nager apparemment.
On s'amuse bien même si l'eau est froide, et le courant parfois fort à cause de la pluie d'hier, moi aussi je saute depuis un rocher moins haut, on profite d'une petite cascade et on croise un type avec un gros tatouage (un yakuza ?). Tous les gens qu'on rencontre semblent avoir déjà voyagé: Australie, France, Angleterre, Singapour, Corée...
Après ça, transis et un peu fatigués, on retourne sur la rive et Mori-san me propose de jouer au frisbee. C'est un vrai clown celui là, avec sa drôle de tête, et il a dû m'entendre dire que j'étais pas douée en sport. Le fils du grand chef (appelons le F.) et Eloise se joignent à nous. Je suis douée comme une pelle à tarte, mais on rigole bien, comme d'habitude ! Et puis on joue tous au volley, on re-mange et c'est l'heure de rentrer... On fait une sorte de mini-réunion, tout le monde déclare s'être bien amusé, ils remboursent F. (quand même !) , pas nous, et on fait nos adieux à la moitié du groupe.

Sur le chemin du retour, avec les 4 Japonais qui partagent la même voiture, on chante des chansons françaises et japonaises, on fait des vidéos et des photos, et avant de se quitter, on fait quelques photos de groupe. Surprise totale, un type marrant à qui on a pas beaucoup parlénous prend par les épaules, du coup tout le monde se met bras dessus bras dessous et fait le V de la victoire. Cheese ! Pour des gens pas tactiles, ils sont vraiment chaleureux ! « I love you baby ! » lance même le petit rigolo à on ne sait qui sous un éclat de rire général tandis que tout le monde se sépare.

Ensuite, 8 kms à vélo aller-retour pour enfin avoir internet et donner des nouvelles ! Et autant vous dire qu'avec mon sens de l'orientation, en pleine nuit et sans lumières pour le retour, c'était l'aventure !

Demain, rendez-vous avec le chef (pas le PDG dont on a rencontré le fils, l'autre, le chef de l'usine) pour aller voir de la calligraphie ! C'est pas un stage, c'est des vacances au pays des merveilles...

De droite à gauche: Nao-san, Inax, un clown, Elo, Shinya