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Vous avez reçu du courrier
5 juillet 2009

Sortie en famille

iAujourd'hui, avant notre rendez-vous avec le chef, j'aimerais bien faire ma lessive. Mais j'ai réfléchi cette nuit: il est probable que le chef nous invite chez lui dans la journée, et d'après nos cours de civillisation, ça serait bien d'avoir un cadeau à offrir en entrant dans la maison. Des fruits ? Ils sont cinq dans la famille, on va donc acheter 5 pêches. Ca prend un peu de temps et du coup c'est trop tard pour la lessive.
Un autre problème se pose: au Japon, l'emballage est très important et je n'ai rien pour mettre les fruits. En désespoir de cause, un peu mal à l'aise, je prends un sachet La Fnac... Eloise offre le cadeau au chef en arrivant près de la voiture, car on est pas vraiment sûres d'aller chez lui; on lui dit donc que c'est pour sa famille. Il n'a pas trop l'air de comprendre pourquoi on lui offre un cadeau, peut-être qu'il fallait vraiment attendre d'être dans la maison ?

Sur le chemin qui mène au cours de calligraphie, on lui raconte le berbecue d'hier. Ce n'est pas lui qui l'a organisé, il ne savait probablement même pas qu'il y en avait un, et du coup peut-être qu'il s'inquiète un peu... Il aime tout prévoir et il y avait des gens qu'il ne connait même pas, et qu'il nous demance de citer. On ne se souvient pas de tous les noms... J'évite de lui dire que le courant était vachement fort et qu'on a sauté depuis les rochers (d'autant que c'était interdit, comme on l'a appris peu après). Dans la voiture, il nous fait encore un cadeau: de magnifiques enveloppes très compliquées, qui servent à mettre de l'argent à offrir en cadeau de mariage. On passe chez lui quelques secondes pour prendre des parapluies que nous prête sa mère. Elle vit aussi dans sa maison, du coup il n'y aura pas assez de pêches...
Ensuite on va au cours de calligraphie, où nous attendent une douzaine d'élèves dont les deux filles du chef (il a aussi un fils je crois) et une prof qui parle parfaitement anglais. Elle nous donne des explications, on prend plein de photos du cours, le chef se hâte d'apprendre quelques mots de français aux adultes présents et soudain... C'est à nous ! On s'exerce avec un pinceau et de l'eau sur un modèle de calligraphie super dur. En chinois, je crois que c'est le style de l'herbe: l'écriture est très déliée. Une élève guide ma main au début, puis je dois y arriver seule... Et puis on visite la salle d'à côté, où sont exposées de magnifiques calligraphies, dont une a remporté un grand prix à Tokyo.
Ensuite, la prof nous offre des calligraphies de nos noms en japonais : moi c'est « Belle Amie » et Eloïse « Fille Intelligente »... Il y aussi des évantails à nos noms ! On s'exerce à nouveau, en ecrivant nos prénoms en katakana et au final, sur la même toile où la prof a écrit les caratères.
Pour terminer, on calligraphie plusieurs fois les caractères Amour et Rêve. Je ne me trouve pas très douée, ma main tremble, mais apparement les gens sont étonnés de notre maîtrise (pure politesse ?) et le chef explique que c'est parce qu'on sait toutes les deux peindre des tableaux. L'unique garçon présent, mascotte de la classe, appose un tampon et une prof toute stressée par notre présence signe les toiles avec nos noms respectifs.
Je désigne la calligraphie que je préfère parmi celles que j'ai tracées, je donne ma couleur préférée (bleu-vert), et le chef déclare qu'il va afficher ma toile sur fond bleu dans l'entreprise, tout comme celle d'Eloise. La classe !

Après c'est l'heure du thé, on baragouine autour du livre avec lequel le prof apprend le français, on parle école et loisirs... On mange des gateaux spéciaux de la ville, comme un pancake en forme de poisson avec de la gélée dedans. Après quelques photos de groupe, on remercie et dit au revoir à tout le monde, et le chef nous invite à venir chez lui. On y fait plus formellement connaissance avec sa mère, il nous montre ses photos de voyage (Italie et France... Il y a 28 ans !) et celles de ses ancêtres, on mange des glaces, on visite la maison avec la grand-mère: c'est une vraie maison traditionnelle, c'est vraiment chouette ! Portes en papier, tatamis, une marche pour entrer dans certaines pièces... Ca fait 20 ans qu'ils vivent ici. Il y a une pièce spéciale pour les ancêtres, et c'est là que le chef à mis nos pêches. Ce monsieur est un champion de golf, et il a gravi une montagne à vélo (environ 3h de montée et 2h de décente) pour aller dans la préfecture d'à côté !
La grand mère nous apporte d'étranges patisseries de Kyoto super-sucrées et du thé, et nous fait cadeau de deux éventails dorés.

« C'est pour vos mères, un souvenir ! L'un n'a jamais été utilisé, l'autre, une seule fois... Pour mon mariage ! »

J'ai du mal à y croire, peut-être que j'ai mal compris ? C'est plutôt le genre de cadeau qu'on offre en héritage ! Inutile de dire qu'on se confond en remerciements...
Et après encore des photos, le chef propose qu'on aille faire du lèche vitrine avant d'aller manger au restaurant des tempuras et udon (nouilles). C'est une drôle d'impression, tout le monde nous traite comme les petites dernières de la famille ! On nous ouvre les portes de la voiture, on va au game-center, on fait encore des photos dans ces drôles de photomatons hi-tech. Elles sont assez réussies !
Et puis le chef propose qu'on aille voir les kimonos. En fait de voir... On va surtout essayer deux kimonos ! La claaasse...
On est carrément trop grandes, mais qu'importe ! Deux dames nous empaquète dans ce grand et beau tissu déballé spécialement pour nous, nous nouent des ceintures, tout le monde trouve ça très joli et on sort à nouveau les appareils photos. Je fais mine de choisir un kimono pour le chef, qui prend la pose sans hésiter.
Ensuite, au rez-de-chaussée, il n'y a que de la nourriture, et on nous explique patiemment chaque chose que l'on voit: des racines, des tas de poissons, des tonnes de trucs... La grand mère insiste pour nous acheter des nouilles instantanées japonaises et rajoute deux cocas, « pour le repas au dortoir ». Eh ben cool, j'aurai pas souvent à sortir mon portefeuille ! Sans rire, tout le monde nous choie...

Après on va dans un magasin d'éléctonique et même si tout est cinq fois moins chef qu'en France, j'ai peur: on entre jamais quelque part sans qu'il y ait un cadeau... Mais trop de cadeaux, et je ne sais plus que dire ! Le chef parle de dicos électroniques et disparaît au rayon fours, sa fille montre un ordi en faisant une phrase avec « cadeau » et j'essaie de regarder ailleurs. Finalement, on ne nous achètera rien, ouf ! Il faut dire qu'on a sérieusement évité de s'attarder dans un rayon particulier et qu'on a regardé les dicos avec sa femme quand le chef était ailleurs. Il a eu l'air un peu déçu de l'apprendre, d'ailleurs ! J'en aurai bien acheté un, mais je sens qu'il aurait été plus rapide que moi à sortir son porte monnaie. Sorry boss, mais à moins d'espérer des relations commerciales avec l'Insa ou d'être un extraterrestre de la planète des Pères Noels, il n'y aucune raison de nous acheter tout ce qu'on voit ! J'ai du mal à profiter aussi largement, mais je m'habituerai peut-être !

Avant de partir, on essaie des fauteuils massants « intégral ». Ils vous tiennent les pieds et les bras et la tête, on a l'impression d'estre assis dans une combinaison de cosmonaute ! Le chef appuie au hasard sur les boutons de mon fauteuil, et en effet, ça masse de partout. Mais c'est tellement surprenant comme sensation que je sursaute sans cesse et manque mourir de rire, je ne suis pas la seule d'ailleurs: j'ai les larmes au yeux et c'est ce qui les fait le plus rigoler.

Après on a mangé dans un petit resto, c'était fort bon et il était de bon ton d'aspirer bruyamment les nouilles de la soupe... C'était vraiment trop drôle, chacun aspirait avec application avec des bruits à damner les bonnes manières françaises, et le chef avait beau m'encourager, je n'ai pas réussi à faire des « slurp » aussi réjouissants que les leurs. Il y avait un oeuf cru battu, ça par contre je ne l'ai pas mangé, de toute façon la mamie m'avait dit qu'elle même ne le mangeait jamais.

On se fait des adieux en français et en japonais, on agite les mains, et on rentre à la maison la tête pleine d'étoiles. Sur le chemin, on regarde la télé dans la voiture, le chef nous demande si on fait souvent les courses et ce qu'on mange le matin (en l'occurence, de la nourriture achetée au supaa), car ce repas n'est pas fourni par l'entreprise. C'est histoire de parler ou il a l'intention de nous faire livrer le petit déj dans les chambres ? Avec Chef-Noël, on ne sait jamais ;-)
Vivement Ninja House, avec Chihiro j'espère !

Et bien, rendez-vous demain pour de nouvelles aventures !

P1040248   Tout en haut, 2ème à gauche avec le T-shirt Nike: Le chef !
En dessous avec le T-shit blanc: sa fille aînée
Tout en bas de guache à droite: La maman, la seconde fille, moi, Elo !

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